bécard

bécard [ bekar ] n. m.

• 1564; de bec

♦ Pêche

1 ♦ Saumon au museau allongé.

2 ♦ Brochet d'une certaine taille.

⊗ HOM. Bécarre.

● bécard nom masculin (de bec) Nom donné au saumon mâle à l'époque de la fraie, à cause du fort allongement de sa mandibule qui se recourbe en crochet. Nom donné à tout brochet de grande taille. ● bécard (homonymes) nom masculin (de bec) bécarre nom masculin

⇒BÉCARD, BECCARD, subst. masc.

A.— Saumon, brochet ou truite d'une certaine taille ou variété :

• 1. Saumon... Il faut se défier du bécard, sorte très inférieure, au museau allongé et recourbé, et dont la chair est pâle...

L.-E. AUDOT, La Cuisinière de la campagne et de la ville, 1896, p. 292.

• 2. ... plus tard ... il arrivera que les eaux transparentes laissent suivre la dérive d'un bécard épuisé, vidé, dont le flanc blanchoie au soleil.

GENEVOIX, Routes de l'aventure, 1958, p. 144.

Rem. Les dict. (cf. Lar. 19^e, LITTRÉ, Nouv. Lar. ill., Lar. 20^e, ROB., Lar. encyclop., QUILLET) ne s'accordent qu'à désigner par ce mot les saumons, truites (voire, pour GUÉRIN 1892, l'ensemble des Salmonidis) et brochets ayant atteint une certaine taille. Pour d'autres (BAUDR. Pêches 1827, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill.), il peut désigner une variété partic. de saumons, caractérisés par la protubérance de leur mâchoire inférieure. Pour DG et BOUILLET 1859, c'est le « nom vulgaire du saumon »; pour d'autres (cf. Ac. Compl. 1842), c'est le nom du saumon mâle, du moins à l'époque de la fraie (Lar. 20^e, Lar. encyclop., Mots rares 1965) où lorsqu'il a atteint un âge son museau s'allongerait ,,en forme de bec crochu`` (MONT. 1967) et où il serait, de même que le brochet, moins estimable pour la gastr. : ,,Jamais le bécard ne vaut le jeune saumon`` (Ac. Gastr. 1962). À l'inverse, certains dict. voient dans beccard, bécard le nom de la femelle du saumon (Ac. 1798-1878), du brochet ou de la truite (BÉL. 1957).

— Emploi adj. :

• 3. Certains saumons présentent parfois une anomalie dite « conformation bécarde » : au milieu de leur mâchoire inférieure s'élève une protubérance nacrée qui entre dans une cavité correspondante de la mâchoire supérieure, ce qui les gêne pour se nourrir.

Ac. Gastr. 1962.

B.— Pop. ,,Grand Harle commun, oiseau à grand bec recourbe`` (BOUILLET 1859).

Prononc. et Orth. :[]. Ac. 1798 admet bécard ou beccard. Cf. aussi Lar. 19^e (Lar. 20^e et Lar. encyclop.) ainsi que GUÉRIN 1892, ROB. (et Pt ROB.). Ac. Compl. 1842, s.v. beccard, renvoie à bécard. Cf. aussi LITTRÉ et DG; Nouv. Lar. ill. (Pt Lar. 1906 et Pt Lar. 1968) ainsi que QUILLET 1965 enregistrent uniquement bécard. Homon. : bécarre. Étymol. et Hist. 1. 1564 ichtyol. (J. THIERRY, Dict. fr.-lat., Paris : Beccard, la femelle du Salmon); 2. 1540 ornith. (RABELAIS, IV, 59 dans HUG. : Puys luy enfournoient en gueule ... Hutaudeaux, Becars), attest. isolée; repris dep. LAND. 1834. Dér. de bec; suff. -ard; pour le sens 2, parfois rapproché du norm. becard « mâle de la bécasse » (MOISY).

bécard ou beccard [bekaʀ] n. m.

ÉTYM. 1564 « vieux saumon, ou femelle du saumon »; de bec.

❖

1 Saumon à l'époque du frai. || « Les femelles creusent (…) une petite cavité où les œufs, dès qu'ils sont pondus, sont fécondés par un mâle. À ce moment beaucoup de mâles et quelques femelles présentent une hypertrophie de la pointe de la mâchoire inférieure, ce qui leur fait donner le nom de bécards » (Poiré, Nouv. dict. des sciences, art. Saumon).

REM. Le mot, dont on connaît encore les variantes anciennes bécart et becquatre, présente une grande diversité de sens : « jeune saumon », « vieux saumon », « vieux mâle du saumon », « saumon femelle », « variété de saumon »; imprécision de l'usage lui-même ou des sources lexicographiques que les différences régionales ne suffisent pas à expliquer, et qu'il faudrait attribuer, selon le Wartburg, à une observation insuffisante des phénomènes naturels.

0 Les saumons épuisés après le frai, on les appelle des bécards et il est vrai que leur mâchoire supérieure ressemble à un bec crochu. Ils se laissent dériver, on les ramasse à l'épuisette, à la main, sans qu'ils se défendent plus qu'une serpillière. Leur chair flasque n'a aucun goût. C'est tout juste s'ils ne tombent pas en pourriture dès qu'on les sort de l'eau. Certains parviennent à refaire leurs forces, dans un trou.

André Hardellet, Lourdes, lentes…, p. 36-37.

♦ Brochet d'une certaine taille. ⇒ Becquet. (Aussi employé à propos de truites.)

➪ tableau Noms de poissons.

2 (1540, Rabelais, puis Landais, 1834). Harle commun (oiseau à bec courbe). — Régional (Normandie). Mâle de la bécasse.

❖

HOM. Bécarre.

Encyclopédie Universelle. 2012.